Fabien Leimgruber a obtenu un Bachelor en science forensique, puis un Master en Droit, criminalité et sécurité des technologies de l'information à l'UNIL. Il est maintenant analyste chez Kudelski Security.
Au quotidien, mon poste est stimulant car mes tâches sont très variées. Globalement, mon activité se divise en trois volets. - L’analyse, portant sur la thématique de la cybersécurité. Il s’agit d’effectuer des recherches, puis de produire des rapports destinés à des clients internes et externes. Ce travail d’analyse touche aux nouvelles technologies au sens large, par exemple les « malware » (virus), et pas seulement à Internet. - La partie business, dont le principal enjeu est de comprendre les besoins de nos clients (internes ou externes) pour y répondre au mieux. La difficulté réside dans la traduction, la vulgarisation de l’information : il s’agit de formaliser les besoins, d’identifier les services à fournir, avant de pouvoir transmettre la demande à nos ingénieurs. - La formation, comprenant notamment : le transfert de compétences et le coaching des stagiaires, une offre de cours sur des thématiques d’analyse et de recherche d’informations (délivrés à la fois à l’interne et à l’externe), et ma formation personnelle. La majorité des employés de Kudelski Security ayant une formation d’ingénieur, les titulaires d’un diplôme en sciences criminelles apportent un regard différent. Nous devons être capables de traduire les demandes des clients, nous représentons un pont entre les techniciens et le management. Ma première expérience à ce niveau-là s’est faite à l’Eprouvette à l’UNIL, où j’ai animé des ateliers scientifiques pour des enfants durant mon Master. Cela m’a appris à formuler des choses pas évidentes de manière à ce que tout le monde comprenne.
Après mon gymnase, j’ai effectué mon service militaire long où j’ai rejoint le corps des gardes-frontières. J’ai ensuite suivi la formation pour obtenir le Brevet fédéral de garde-frontière. Baignant dans le milieu de la sécurité et de la police durant cette période, j’ai entendu parler du cursus en sciences criminelles à l’UNIL. Mon projet professionnel s’est ainsi construit au cours de mes expériences pratiques. Mon parcours est quelque peu atypique puisque je n’ai commencé les études que deux ans après la fin de mon gymnase. J’ai eu l’impression de repartir de zéro, ce qui m’a poussé à apprendre, à ne pas me reposer sur des acquis. Après mon Bachelor en science forensique, j’ai suivi le Master en droit, criminalité et sécurité des technologies de l'information avec option en science forensique. J’ai toujours travaillé durant mes études, gardant ainsi un pied dans le milieu de la sécurité. En effet, j’ai longtemps travaillé l’été et pendant les vacances en tant que garde-frontière. Par la suite, j’ai également été assistant du coordinateur de la sécurité du Paléo Festival durant plusieurs années. Finalement, j’ai pu réaliser mon travail de mémoire en partenariat avec le corps des gardes-frontières. Mon Master en poche, j’ai cherché un emploi pendant quelques mois, tout en effectuant des remplacements dans des écoles secondaires, car je n’aime pas rester inactif. Finalement, deux choix se sont offerts à moi : un emploi fixe à l’Etat de Genève ou un stage chez Kudelski Security ! La décision s’est avérée difficile ; le poste à Genève m’aurait permis de tirer profit de mon passé de garde-frontière ainsi que des compétences acquises lors de mon Bachelor, alors que le stage chez Kudelski Security se rapprochait davantage de mon Master et du domaine des nouvelles technologies. J’ai finalement choisi d’opter pour le stage, ce qui a porté ses fruits puisqu’il m’a permis de faire mes preuves et d’obtenir un poste fixe.
Selon moi, avoir travaillé pendant mes études est une plus-value considérable. Il est essentiel de pouvoir sortir du canevas purement scolaire et académique. Maintenant que je recrute des stagiaires, je suis avant tout intéressé par les personnes qui peuvent s’inspirer de ce qu’elles ont déjà eu l’occasion de faire, et qui peuvent tirer profit de leurs expériences. Soyez curieux, posez des questions, informez-vous lorsque vous ne connaissez pas quelque chose, soyez proactif. Cette curiosité est le terreau des sciences criminelles. Mais accrochez-vous, car beaucoup de monde se fait une fausse image des études en sciences criminelles à cause de séries télévisées comme les Experts. Il faut avant tout savoir pourquoi vous souhaitez suivre cette filière. Personnellement, je me suis lancé là-dedans par goût du challenge et par intérêt. Cette formation est multidisciplinaire, touche à tout et permet d’appréhender autrement ce qu’il se passe dans notre monde, et c’est ça qui est passionnant. Cette pluridisciplinarité peut toutefois s’avérer un désavantage sur le marché de l’emploi, car les employeurs cherchent souvent des spécialistes. Avec un papier en sciences criminelles, il faut savoir prendre du recul pour voir ce que cela ouvre comme portes. Et c’est pour cette raison qu’il est bénéfique de travailler à côté de vos études. Le networking est très important. Allez à des conférences, à des événements, discutez avec les gens, prenez des cartes de visite, prenez des contacts car c’est essentiel. Le monde des sciences criminelles et de la sécurité est très petit, on y connaît vite tout le monde, raison pour laquelle il ne faut pas hésiter à aller au contact des gens. Par exemple, Kudelski Security se rend régulièrement à des événements estudiantins, permettant aux étudiants de créer un premier contact avec des entreprises et de rencontrer des chefs d’équipes ou des responsables de service. La sécurité est un domaine professionnel en pleine croissance et les opportunités sont nombreuses. Kudelski Security propose souvent des stages à des étudiants, aux profils relativement variés.
Il est possible que cette personne ait changé d'emploi depuis la rédaction de ce portrait. Pour connaître son activité actuelle ou pour plus de détails sur son parcours professionnel, pensez à rechercher son profil sur LinkedIn ou d'autres réseaux sociaux professionnels!