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Nicolas Alcala

Nicolas Alcala a obtenu son doctorat en Sciences de la vie à la Faculté de biologie et de médecine (FBM) de l’UNIL en 2014. Depuis 2020, il est chercheur au Centre international de recherche sur le cancer / Organisation mondiale de la santé à Lyon.  

Titre de la thèse : The Measure and Dynamics of Genetic Diversity in Structured Populations.  

Nicolas Alcala

Nicolas Alcala

Docteur

Interview

« Envisager son projet professionnel comme un processus itératif : peut-être que le premier emploi ne comblera pas toutes nos attentes, mais on peut se rapprocher de l’emploi de ses rêves petit à petit. »

Je suis chercheur au Centre international de recherche sur le cancer qui est rattaché à l’Organisation mondiale de la santé. J’ai fait mon master dans une école d’ingénieurs (INSA) à Lyon, puis un doctorat au Département d’écologie et d’évolution de la Faculté de biologie et de médecine de l’UNIL de 2010 à 2014. Ma thèse portait sur la diversité génétique des populations. Après l’obtention de mon doctorat, je suis parti faire un post-doctorat à l’Université de Stanford en Californie. J’ai ensuite effectué un second post-doctorat de 2017 à 2020 au Centre international de recherche sur le cancer à Lyon avant d’y être engagé en tant que scientifique.

Pendant mon master, j’ai eu envie de me diriger vers un doctorat. Ce qui me stimulait, c'était le fait de pouvoir aller aux frontières de la connaissance et d’aller vers ce qui avait été inexploré plutôt que d'appliquer des méthodes qui ont déjà été développées et éprouvées, comme on peut le faire dans un métier d’ingénieur. J’étais certain de vouloir faire un doctorat, mais bizarrement je ne savais pas encore précisément dans quel domaine. Je me disais que j’aurais beaucoup de mal à trouver le même défi intellectuel hors de la recherche académique ou hors d’un domaine très proche de la recherche – comme celui de la R&D dans certaines entreprises technologiques qui font de la recherche assez fondamentale.

Ma directrice de thèse, la professeure Séverine Vuilleumier, m’a aidé à anticiper. Elle m’a expliqué la façon dont se construisent les carrières. Son encadrement m’a ouvert les yeux sur ce qu’est une carrière académique, notamment à l’international. Avant cela, j’avais surtout envie de faire une thèse pour faire de la recherche. Ma directrice de thèse m’a conseillé de réfléchir au post-doctorat pendant la thèse et de trouver un poste dans une institution de recherche du plus haut niveau dans mon domaine. J’ai trouvé ma place de post-doc un an avant la fin de ma thèse. Je savais à ce moment-là ce qui m’attendait après le doctorat, mais je n’étais pas encore très sûr des possibilités après le post-doc.

En tant que chercheur au Centre international de recherche sur le cancer, je travaille sur la génomique des cancers rares, en particulier les tumeurs pulmonaires rares et le cancer de la plèvre. Je m'intéresse principalement à l'hétérogénéité et à l'évolution des tumeurs : quels sont les processus qui font que certaines tumeurs vont grossir très lentement et être très homogènes, avec des cellules aux morphologies toutes très similaires, alors que certaines vont progresser très rapidement et être très hétérogènes. Je suis biologiste computationnel, c'est-à-dire que j'utilise des outils informatiques pour traiter et analyser les données et répondre à des questions biologiques.

La satisfaction intellectuelle et l’utilité publique de mon travail. C’est une grande source de satisfaction de pouvoir concilier une recherche de haut niveau, dans les dernières avancées de la science, avec un domaine dans lequel je me sens utile et où l’on produit une recherche qui n’est pas seulement fondamentale, mais qui a aussi des applications directes.

Je suis parti en post-doctorat à l’Université de Stanford en 2014. Le réseautage, notamment pendant les conférences, a joué un rôle très important pour obtenir ce poste. Ma directrice de thèse insistait beaucoup pour que je présente mes résultats et que je rencontre d’autres chercheur·e·s lors de conférences. C’est lors d’une conférence aux Etats-Unis que j’ai rencontré les membres du laboratoire dans lequel j’ai réalisé mon post-doc. J’ai pu me renseigner sur les activités du laboratoire et sur la possibilité de réaliser un post-doctorat. J’ai ensuite contacté le responsable de ce laboratoire pour soumettre un projet de bourse de mobilité du Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNS). Je n’ai pas obtenu le financement au premier essai. Le responsable du laboratoire a malgré tout souhaité que je vienne ; il m’a invité à postuler à une bourse octroyée par l’Université de Stanford que j’ai obtenue. J’ai ensuite pu prolonger mon séjour grâce à une bourse de mobilité du FNS. Après deux ans est demi de post-doctorat, mon épouse et moi-même avons eu le souhait de revenir en Europe et de trouver un endroit avec des opportunités professionnelles qui nous conviennent à tous les deux. Nous étions enthousiastes à l’idée de revenir à Lyon. J’ai pris contact avec des personnes de mon réseau. Parmi ces personnes, Matthieu Foll, qui est un ancien post-doctorant que j’avais rencontré durant ma thèse dans le cadre de l’Ecole doctorale, m’a recommandé de postuler au Centre international de recherche sur le cancer où il travaillait. J’ai été engagé pour effectuer un second post-doc, puis j’ai obtenu l’emploi que j’occupe actuellement. Ce sont des contacts informels avec des personnes que j’ai côtoyées durant ma thèse ou mon post-doc qui m’ont permis d’avancer et de passer à l’étape suivante de mon parcours.

Mon premier conseil est de chercher à garder le contact avec les personnes que l’on a rencontrées au cours de sa carrière et d’éviter que ces liens ne disparaissent. J’avais l’impression que je ne savais pas faire de réseautage. Mais j’en ai fait sans m’en rendre compte. Les contacts avec les gens que j’ai pu rencontrer durant le doctorat (par exemple dans le cadre de l’Ecole doctorale ou lors de conférences) ont été déterminants dans la construction de mon parcours. Il est important de soigner ses contacts afin que les personnes de notre réseau aient une bonne opinion de nous en matière de compétences et de savoir-vivre. Mon second conseil est d’entreprendre une sorte de travail introspectif pour comprendre ce qui nous intéresse et nous motive. Pour ma part, j’ai essayé de combiner l’attrait technique et technologique et l’utilité que je perçois dans ce que je produis. Mon dernier conseil est d'envisager son projet professionnel comme un processus itératif : peut-être que le premier emploi ne comblera pas toutes nos attentes, mais on peut se rapprocher de l’emploi de ses rêves petit à petit.