Images  éco‑responsables

La compression des images réduit le poids des pages et leur chargement.

En savoir plus

Rechercher dans

Emmanuelle Erne, spécialiste incendies et doctorante, Police cantonale Fribourg et Université de Lausanne

Emmanuelle Erne

Emmanuelle Erne

Spécialiste incendies et doctorante, Police cantonale Fribourg et Université de Lausanne

Interview

Emmanuelle Erne, spécialiste incendies et doctorante, Police cantonale Fribourg et Université de Lausanne

Intéressée par les sciences, la variété des matières, j’ai choisi d’étudier la science forensique. Le travail qui se déroule en partie en laboratoire m’attirait également. Après le Bachelor, j’ai obtenu un Master en science forensique, mention identification. Mon mémoire de Master portait sur l’analyse de montres contrefaites possédant un bracelet parfumé. J’aurais pu poursuivre la recherche sur ce sujet avec une thèse, mais je préférais davantage de pratique. J’ai donc postulé pour un stage à l’Office fédéral de la police, et j’ai été sélectionnée. Peu après avoir démarré le stage, j’ai découvert une annonce pour un poste particulier et plutôt rare: 50% dévolus à la recherche à l’UNIL et 50% à un travail d’expertise au sein de la Police cantonale Fribourg. Le poste était prévu dans le cadre d’un partenariat entre les deux institutions. J’ai tenté ma chance. J’ai eu un entretien à l’UNIL (avec un directeur de thèse que je connaissais déjà). Du côté de la police, j’ai eu un entretien d’embauche et une mise en situation sur le terrain. A la fin du processus j’ai été engagée. J’ai interrompu mon stage après deux mois pour relever ce défi.

Mon poste a donc deux composantes. A la police cantonale, je suis spécialiste incendies. Cela signifie que mon activité principale consiste à soutenir les investigations incendies. Je me rends sur les lieux avec mes collègues, les soutiens dans l’examen des pièces, contacte des spécialistes au besoin, et effectue des recherches de connaissances spécifiques. Je participe également à la formation continue des collègues inspecteurs. Les collègues ont des profils variés, ce qui apporte des vues complémentaires. En effet, environ la moitié ont d’abord suivi un cursus universitaire et ensuite effectué l’école de police; l’autre moitié a d’abord fait l’école de police (parfois après un CFC - d’électricien par exemple), puis se sont formés en emploi à des domaines spécifiques. A l’UNIL, je suis assistante-doctorante. Je mène une recherche sur le partage des connaissances sur les incendies: comment extraire la connaissance et créer une base de données avec des données passées utiles aux résolutions de cas actuelles et futures? Je suis aussi responsable de TP pour les étudiants en 3ème année de Bachelor en science forensique. Enfin, je peux être sollicitée ponctuellement pour participer à des mandats confiés à l’Ecole des sciences criminelles qui concernent les incendies.

Le travail dans des milieux différents me stimule beaucoup. Cela nécessite d’excellentes capacités d’organisation, notamment pour suivre le flux d’informations sur les deux fronts. Une grande flexibilité est aussi requise: parfois je prévois d’aller travailler à l’université et sur le quai de gare je change de plan car une affaire urgente est à régler. L’autre compétence que j’exerce est la capacité à traduire des connaissances complexes en informations utiles et utilisables pour la résolution des cas. J’avais animé des leçons de gym pour enfants, ce qui m’avait permis de développer mes compétences pédagogiques. Parfois, l’on est confronté à des stéréotypes sur les diplômés universitaires: le travail en équipe, une bonne intégration dans les groupes de travail participent à les modifier. Petite anecdote: je pratique l’équitation depuis des années, et je sais par exemple différencier la paille du foin – utile dans certains cas! Enfin, un autre apprentissage que j’ai fait est la nécessité de savoir se remettre en question, faire appel à d’autres avis, et connaître ses limites.

Liens utiles