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Eline Schwitzguébel, juriste, Centre Social Protestant et inspection du travail, Ville de Lausanne

Eline Schwitzguébel

Eline Schwitzguébel

Juriste au Centre social protestant (CSP) et à l'Inspection du travail de la Ville de Lausanne

Interview

Eline Schwitzguébel a effectué un Bachelor en droit, puis un Master en droit mention droit du travail et sécurité sociale à l'UNIL. Elle est maintenant juriste au Centre social protestant (CSP) et à l'Inspection du travail de la Ville de Lausanne.

La mission du secteur juridique du CSP est de permettre à toute personne de prendre connaissance de ses droits et de ses obligations, et de défendre au mieux ses intérêts. Pour ce faire, nous assurons des consultations juridiques gratuites dans tout le canton. Nous recevons un public très varié et nous leur offrons une écoute attentive et un soutien important, car ce sont fréquemment des personnes démunies face à ce qui leur arrive. Les problématiques sont très diverses, ce qui constitue un véritable atout : droit des étrangers, droit du bail, droit du travail, droit des assurances sociales ou encore droit de la famille. Nous effectuons également des consultations extérieures au sein des Centre sociaux régionaux (CSR), entre deux et quatre fois par mois. Les personnes reçues peuvent ensuite être prises en charge au CSP en fonction des situations rencontrées. Dans le cadre de mon travail à l’Inspection du travail, j’assure des permanences d’information où toute personne habitant ou travaillant à Lausanne peut venir chercher des réponses à des problématiques liées au droit du travail. Nous écoutons leurs questions et leur offrons des réponses les plus complètes possibles ; au besoin, nous les redirigeons vers d’autres services plus aptes à prendre en charge leur requête car nous n’effectuons pas de suivis de dossiers. J’apprécie beaucoup la complémentarité de mes deux emplois. Je peux développer des connaissances et des compétences utiles qui se répondent, et qui enrichissent ma pratique professionnelle au quotidien.

Après mon Bachelor en droit, j’avais de la difficulté à voir quelles étaient les perspectives professionnelles en dehors du métier d’avocate, qui ne m’attirait pas. J’ai poursuivi avec le Master, durant lequel j’ai effectué un stage d’observation d’une semaine pendant l’été au Centre Social Protestant (CSP) à Lausanne, stage qui a été révélateur en termes d’objectifs professionnels : j’ai découvert qu’il était tout à fait possible de concilier travail social et travail juridique. J’ai donc choisi la mention droit du travail et sécurité sociale. En septembre de la même année, le CSP m’a recontactée pour me proposer un remplacement.. Ensuite, le CSP m’a proposé un poste fixe à temps partiel, suite à un départ au sein de l’équipe. Désireuse de compléter mon pourcentage que je souhaitais conserver, j’ai ensuite recherché un emploi à temps partiel que j’ai eu la chance de trouver au sein de l’Inspection du travail de la Ville de Lausanne.

Durant mon Master, j’ai été engagée d’abord en stage puis à un taux réduit au sein de la Fédération Romande des Consommateurs. J’y ai donc travaillé plusieurs mois en tant que stagiaire juriste, ce qui m’a appris à effectuer des recherches juridiques et m’a permis de mettre un pied dans la pratique. En effet, les études universitaires nous offrent un excellent bagage théorique au niveau des connaissances mais nous sommes confrontés à une absence de pratique. Mon conseil pour y pallier : faire des stages pendant les études ! De plus, cela vous permettra de vous confronter à différents emplois et de mieux savoir où vous souhaitez vous orienter. Pour travailler dans un service comme le CSP ou l’inspection du travail, il faut avant tout être à l’aise dans le contact humain et avoir envie de travailler avec les gens. Il faut donc posséder de bonnes qualités d’accompagnement, de soutien et d’accueil et un sens développé de l’empathie. Les situations ne sont pas toujours évidentes à gérer car je me retrouve parfois face à des gens aux parcours de vie très durs. Au CSP plus particulièrement, la capacité à travailler en autonomie est centrale. Nous organisons un colloque hebdomadaire avec tous les juristes du CSP afin de discuter de nos dossiers, mais au-delà de ces rencontres, je suis indépendante dans mon travail, ce que je considère être une chance. Cela implique également une bonne capacité de gestion du stress et un excellent sens de l’organisation : quand nous devons déposer des recours par exemple, nous sommes parfois exposés à des délais très courts et il faut pouvoir mener à bien la démarche entreprise malgré tout.

Mon premier conseil serait d’évoluer dans son parcours académique et professionnel en prenant les choses étape par étape. Quand on débute ses études on prend conscience de la réalité de la formation. À ce moment-là il est important de se demander si le domaine nous plaît vraiment, s’il va nous amener au métier souhaité, quelles seront les difficultés à surmonter pour l’atteindre, quelles sont les autres possibilités etc. Il est important de se renseigner sur le contenu du Master, et de faire des stages d’observation dans des entreprises, des études d’avocats ou des tribunaux, de parler avec des professionnelle·le·s dès que l’occasion se présente. Les chances de décrocher une bonne place de travail augmentent pour les juristes qui sont titulaires du brevet d’avocat. Donc si le but est de faire son stage d’avocat après l’obtention du Master, mon conseil est très simple : postuler déjà durant le Master, car les places sont très courues. Si malheureusement vous ne trouvez pas une place de stage directement après le Master, il ne faut pas se décourager et chercher en parallèle une place de juriste ou de greffier·ère, afin d’accumuler de l’expérience et augmenter vos chances de trouver ensuite une place de stage d’avocat. Mon deuxième conseil est celui d’apprendre ou d’améliorer ses connaissances en allemand. La partie francophone de la Suisse est très petite et en tant qu’avocat en Suisse romande, je reçois régulièrement des demandes de client·e·s pour des cas qui seront traités en allemand dans des tribunaux en Suisse allemande. Mon niveau d’allemand ne me permettant pas de m’occuper de ces affaires de manière optimale, je renvoie ces client·e·s vers des avocat·e·s bilingues. Toutefois, pas de panique, mon agenda est bien assez rempli par des cas qui seront traités en français !

Il est possible que cette personne ait changé d'emploi depuis la rédaction de ce portrait. Pour connaître son activité actuelle ou pour plus de détails sur son parcours professionnel, pensez à rechercher son profil sur LinkedIn ou d'autres réseaux sociaux professionnels!

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