Alexandra Balz, maître de sport en APAS, CHUV
Pendant mon Bachelor en sciences du sport et de l’éducation physique, je pensais faire ensuite le Master pour enseigner. Mais je me suis rendue compte que j’avais envie d’aider, de me sentir utile auprès des enfants qui en ont besoin, et l’enseignement ne m’attirait pas vraiment. J’ai donc choisi le Master en activités physiques adaptées et santé (APAS), qui correspondait davantage à mes projets et mes envies, même si les débouchés n’étaient alors pas très clairs. Pendant mon Master, j’ai eu l’occasion d’effectuer un stage au CHUV qui s’est très bien passé. Ce stage a été pour moi l’occasion de mettre à l’épreuve mes connaissances théoriques acquises sur les bancs de l’Université et de me confronter au travail de terrain. J’ai réalisé mon travail de mémoire en oncologie pédiatrique. Pendant ma deuxième récolte de donnée pour mon travail de Master au CHUV, ma maîtresse de stage, avec qui je m’entends toujours très bien, m’a parlé d’un poste qui allait être créé et m’a alors demandé si j’étais intéressée par ce dernier. J’avoue avoir eu de la chance, mais je suis persuadée que l’investissement, la motivation et les compétences que l’on peu démontrer durant son stage peuvent porter leurs fruits.
J’ai débuté ma carrière professionnelle en portant plusieurs casquettes et en cumulant plusieurs petits pourcentages en clinique, avec des personnes âgées de 5 à 90 ans, et à l’hôpital dans les domaines de l’obésité et de la pédiatrie hospitalière. Au bout d’un moment, mon poste s’est développé et je travaille aujourd’hui en tant que maître de sport en APAS à 60% à la consultation d’obésité pédiatrique et à 20% en diabétologie à l’Hôpital de l’Enfance (CHUV). Dans le cadre d’une prise en charge multidisciplinaire d’enfants et d’adolescents en ambulatoire, j’anime les activités physiques et sportives, pour lesquelles je collabore avec les physiothérapeutes. Au quotidien, mon travail consiste également en l’organisation des plannings des séances, l’envoi des inscriptions aux groupes thérapeutiques et la réservation des salles de sport dont j’ai besoin. Nous collaborons avec le programme cantonal « Ça marche ! Bouger plus, manger mieux » pour permettre aux jeunes en excèse de poids d’avoir des cours de sport adaptés à leurs capacités. En collaboration avec le Service jeunesse et loisirs de la Ville de Lausanne, nous avons développé un projet qui vise à proposer quatre fois par année une semaine d’activités physiques et sportives pour des adolescents en excès de poids. Une autre partie de ma pratique professionnelle consiste à donner différentes conférences à un public de professionnels et d’intervenir en tant que chargée de cours pour le module interdisciplinaire Jeunesse et Sport « activités physiques et sportives avec des jeunes en surpoids ou obèses », ainsi qu’à la Haute Ecole de la Santé de La Source pour le module à option « Santé de l’enfant et de sa famille » à des étudiants en 3ème année de Bachelor et à l’Université de Neuchâtel à la faculté des sciences et pratiques du sport, « module APA ». J’ai également contribué à la rédaction de différentes publications en lien avec la thématique de l’enfant en excès de poids. Mon travail est donc constitué de plusieurs facettes variées et stimulantes ! A ce jour, j’ai suivi pas mal de formations continues, qui me permettent d’enrichir ma pratique pour les enfants avec qui je travaille. Ce que j’aime dans mon travail, c’est la variété et la diversité des rencontres qui s’offrent à moi tous les jours. Parallèlement au programme que j’établis avec les jeunes, je réalise un important travail de promotion du mouvement auprès des parents, afin de les sensibiliser aux activités physiques de manière générale et sur les petits gestes du quotidien que tout le monde peut faire pour être en forme : prendre les escaliers au lieu de l’ascenceur, etc. Ces rencontres ne sont pas toujours évidentes à gérer, surtout quand les personnes face à moi ne parlent pas bien le français, mais elles sont à chaque fois très enrichissantes.
Rassurez-vous, les emplois ne s’obtiennent pas uniquement par piston ! Le domaine des activités physiques adaptées est très récent sur le marché de l’emploi et va énormément se développer ces prochaines années. Beaucoup pensent que nous rentrons en concurrence avec les physiothérapeutes, mais ce n’est pas le cas. Le rôle des APAS est davantage pédagogique, bien qu’il puisse s’avérer thérapeutique dans un deuxième temps. Il faut simplement réussir à se faire une place ! Aujourd’hui, mon poste est le seul de ce type en Suisse romande qui est financé par l’Etat et non par des fondations privées, mais je suis persuadée que des opportunités vont se créer et se multiplier, notamment dans le domaine des maladies chroniques, des maladies mentales, etc. Les APAS ont vraiment leur place dans le système de santé. Il faut posséder une bonne ouverture d’esprit, de la motivation et une grande flexibilité, car les horaires ne sont pas toujours évidents, surtout en milieu hospitalier. Il faut également être dynamique, savoir travailler en équipe, avoir un bon sens de l’organisation et de la rigueur dans son travail. Je dirais que le point le plus important, c’est de toujours s’informer : les connaissances théoriques acquises durant le Master sont excellentes, mais il faut s’informer, poser des questions, chercher à développer ses connaissances, à tout instant.