Comment l’échelle d’observation d’un phénomène peut-elle influencer la recherche ? À quelles conditions est-il possible de passer d’une échelle à une autre ? Ce passage, que l’on métaphorise souvent en termes de distance, est-il discontinu ou continu ? Quel rôle joue l’instrumentation, la modélisation et les outils numériques dans ces divers niveaux d’analyse ? Les mêmes questions se posent ensuite quant aux résultats obtenus. Le changement d’échelle agit au sein même des opérations d’interprétation et d’extrapolation.
Ce cycle de conférences propose de croiser les regards de spécialistes de disciplines comme le droit, la médecine, les lettres, la physique ou les sciences sociales sur cette question.
Un cycle de conférences publiques organisé dans le cadre de l'enseignement "La recherche dans tous ses états"
Organisation: Delphine Preissmann (FBM, Sciences au Carré, delphine.preissmann@unil.ch)
Date | Intervenant-e | Titre |
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17 octobre |
L. Moreillon, Faculté de droit, des sciences criminelles et d'administration publique |
La notion d’échelle en droit. D’une pratique consensuelle à une pratique digitale. |
24 octobre |
M.Bochud, Faculté de biologie et médecine |
L’exposome en santé publique : comment l’environnement influence-t-il notre santé sur le long terme ? |
31 octobre |
I. Pante, Faculté des lettres |
Mettre le texte en jeu. |
7 novembre |
O. Glassey, Faculté des sciences sociales et politiques |
Big et Small Data : les enjeux des changements d’échelle dans l’exploitation des données numériques. |
14 novembre |
L. Baumgartner, Faculté des géosciences et de l'environnement |
From atoms to mountain ranges jumping scales in Earth sciences |
21 novembre |
A. Bay, Laboratoire de Physique des Hautes Energies, Faculté des Sciences de base, EPFL |
La guêpe de la Tanzanie a une ouverture alaire de moins de 1mm, un albatros de 3,6m. Les deux savent voler. Comment ? |
La notion d’échelle en droit. D’une pratique consensuelle à une pratique digitale.
La notion d’échelle en droit. D’une pratique consensuelle à une pratique digitale.
Le droit est une science axée sur l’être humain, dans son individualité. Cependant, bien souvent, pour résoudre un problème – même individuel – il y a lieu de se référer à des échelles préétablies : échelle bernoise en droit du travail, échelle salariale pour les fonctionnaires, échelle d’amendes en matière de contravention dans le domaine de la circulation routière, échelle en matière de prise en charge par l’assurance invalidité (calcul de rente), échelle en matière de dommages-intérêts et tort moral. Comment le droit est arrivé à affiner une pratique consensuelle.
Avec la numérisation et le digitalisation des données, se pose la question d’un droit « robotisé ». Quelle sera la notion d’échelle de demain ? Le justiciable saisira-t-il les tribunaux ou se ralliera-t-il à la solution qui lui aura été indiquée par le robot judiciaire ?
L’exposome en santé publique : comment l’environnement influence-t- il notre santé sur le long terme ?
Les déterminants de la santé sont nombreux et complexes. Certains sont modifiables, d’autres ne le sont pas, comme l’âge et les facteurs génétiques. L’exposition d’un individu à différentes molécules (alimentation, pollution, perturbateurs endocriniens, éléments toxiques) et facteurs socio-économiques débute dès la conception, in utero, et persiste tout au long de la vie. Il existe durant la vie d’une personne des fenêtres temporelles durant lesquelles une exposition spécifique peut avoir un impact particulièrement important sur sa santé. L'exposome représente la totalité des expositions d’une personne à des facteurs environnementaux de la conception à la fin de vie. Les avancées technologiques récentes permettent de mesurer avec de plus en plus de précision l’exposome d’une personne et de mieux comprendre l’impact de l’environnement (au sens large) sur la santé. Une meilleure compréhension de l’exposome doit permettre de mettre en place des interventions de prévention et de promotion de la santé efficaces et durables.
Mettre le texte en jeu.
À l'ère du Big Data où les fonds d'archives digitales ne cessent de s'agrandir, la recherche en sciences humaines dispose d'un accès inédit et croissant à des sources autrefois réservées à l'intimité du scribe. Couplés à la puissance de calcul de nos outils informatiques et à l'expansion frénétique du web, noyés dans des corpus de plus en plus grands, les textes semblent être devenus des points sur une carte, au point que certain·e·s critiques recommandent l'abandon de la lecture au profit de méthodes statistiques, conçues parfois comme le seul accès valable à une connaissance scientifique.
Avec ces "nouvelles" approches, les sciences humaines auraient-elles trouvé leur microscope électronique? D’ailleurs, la métaphore du zoom est-elle bien appropriée à notre matériau? Loin de se limiter à bousculer nos objets et nos méthodes de recherche, les changements d'échelles survenus durant ces deux dernières décennies invitent à tout remettre en jeu, à commencer par notre conception du texte.
Big et Small Data : les enjeux des changements d’échelle dans l’exploitation des données numériques
From atoms to mountain ranges jumping scales in Earth sciences
La guêpe de la Tanzanie a une ouverture alaire de moins de 1mm, un albatros de 3,6m. Les deux savent voler. Comment ?
La physique a besoin du concept d'échelle dans plusieurs contextes.
Les échelles sont liées au concept de mesure, ce qui nécessite la définition d'unités appropriées: le mètre, le kilogramme, la seconde...
Les lois d'échelle relient les variations d'une grandeur vers une autre et sont fondamentales pour la description physique des phénomènes. Mais ça ne fonctionne pas toujours de façon simple:
peut-on relier l'aérodynamique d'un modèle réduit d'avion à celui de l'avion en vraie grandeur ?
On va donc discuter de quelques exemples en sciences de l'ingénieur.
Finalement, dans le domaine de la recherche fondamentale, les échelles apparaissent en physique des particules et en cosmologie. C'est ici que l'échelle sub-microscopique entre en contact avec l'infiniment grand.