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Alessia Zellweger, psychologue doctorante à la Haute école de santé Vaud (HESAV) et à l'Institut romand de santé au travail (IST)

Alessia Zellweger

Alessia Zellweger

Psychologue doctorante

Interview

Alessia Zellweger, psychologue doctorante à la Haute école de santé Vaud (HESAV) et à l'Institut romand de santé au travail (IST)

J’ai fait toute ma scolarité au Tessin, puis je suis arrivée à l’Université de Lausanne pour suivre le bachelor en psychologie et ensuite le master en psychologie de la santé et psychosociologie. J’ai d’abord hésité avec le Master en psychologie du travail et des organisations à l’Université de Neuchâtel, car la question de la santé au travail m’intéressait beaucoup. Mais j’ai préféré aborder la santé au sens large. J’ai effectué mon stage de master crédité auprès des Hôpitaux universitaires genevois (HUG) dans le Service des soins intensifs . J’ai couplé à ce stage mon mémoire, qui portait sur le vécu du personnel médical (médecins et infirmières) vis-à-vis de la procédure de prélèvement d’organes à cœur arrêté (intervention survenant suite à une décision de retrait thérapeutique). J’ai ensuite été engagée comme assistante de recherche auprès de ce même service. Toujours sur la thématique du don d’organe, j’ai procédé à une enquête quantitative au travers d’un questionnaire et qualitative par le biais de plusieurs focus groups organisés auprès du personnel de santé des HUG, du CHUV et dans une clinique au Tessin. Pour mener à bien cette mission, en accord avec mes responsables aux HUG j’ai décidé de suivre une formation continue : le MAS en psychologie de la santé organisé par les universités de Lausanne, Fribourg et Genève. J’effectue en ce moment le mémoire de fin de formation, sur le thème de la protection des femmes enceintes au travail ; j’ai interviewé des infirmières d’hôpitaux de Suisse romande qui ont vécu une grossesse au cours de leur emploi, pour comprendre leurs représentations vis-à-vis des risques professionnels, l’expérience qu’elles font des mesures de protection actuelles et la manière dont elles s’approprient – ou non - ces dispositifs sur leur lieu de travail. J’ai débuté depuis une année une thèse toujours sur le thème de la protection de la grossesse au travail. Ma thèse s’inscrit dans un projet de recherche plus large financé par le Fond National de recherche Scientifique (FNS). Cette étude vise à dresser un état des lieux de l’application des dispositions juridiques de protection de la maternité dans les entreprises de deux secteurs (santé et industrie alimentaire) et par les gynécologues et les sages-femmes en Suisse romande. Il cherche à déterminer quels sont les obstacles et les ressources pour la mise en œuvre de ces dispositions, à évaluer quelle est leur adéquation avec les besoins du terrain et également la perception qu’en ont les travailleuses concernées. Je travaille sur cette recherche entre la Haute école de santé Vaud (HESAV ) et l’Institut romand de santé au travail (IST ). Notre équipe de recherche pluridisciplinaire (psychologue, sage-femme et médecins du travail) se compose de six personnes réparties entre ces deux institutions.

Lors du stage crédité de Master, une liste d’institutions proposant des stages nous a été donnée. Malheureusement, aucune institution présente dans cette liste ne m’intéressait en particulier. C’est pourquoi j’ai mené ma propre recherche et j’ai pu intégrer les HUG. Ainsi je trouve important d’avoir une vision à plus ou moins à long terme du domaine dans lequel on souhaite s’insérer professionnellement, et, déjà au stade du master, d'aller dans ce sens en essayant de contacter les bons employeurs et proposer ses services au travers d’un stage notamment. Il y a bien sûr un grand facteur chance qui rentre en compte! Aux HUG par exemple, le service des soins intensifs était justement à la recherche d’un·e stagiaire.

La psychologie de la santé est encore très peu connue et représentée en Suisse, ainsi peu de postes demandent une telle formation pour des fonctions professionnelles. Mais je crois que cela va changer, d’autant plus qu’il y a plusieurs domaines dans lesquels un psychologue de la santé pourrait être utile. Par exemple, dans le cas de l’annonce d’un décès d’un patient à ses proches, il existe dans certaines institutions un soutien pour les enfants via des entretiens avec un pédo-psychologue et éventuellement un renvoi de l’entourage adulte vers un suivi psychothérapeutique. Dans ce cas de figure, un·e psychologue de la santé pourrait apporter un soutien immédiat et rapide dans les heures qui suivent l’événement auprès de l’entourage du patient, mais aussi pour le personnel soignant. J’imagine ainsi trois interventions possibles d’un·e psychologue de la santé dans ce contexte: auprès de l’entourage, auprès du patient et auprès du personnel soignant. C’est pourquoi les psychologues de la santé doivent être proactifs·ves pour mettre en avant leurs compétences et pourquoi pas proposer des prestations qui ne seraient, à ce jour, pas encore existantes.

Des postes de collaborateur·trice scientifique ou de doctorant·e sont parfois disponibles. Comme le domaine de la psychologie de la santé est peu connu, la recherche est un bon moyen de faire connaître cette discipline, mais aussi d’acquérir de l’expérience dans le domaine. Il y a de plus en plus de recherches ayant une orientation très appliquée et pragmatique et qui visent à réduire ou au moins révéler le décalage entre la théorie et la réalité du terrain. C’est notamment le cas des recherches-actions ou encore des recherches dans le domaine de la promotion de la santé. Cela implique des contacts avec différentes institutions, le personnel de santé, les patient·e·s ou les populations vulnérables, ce qui permet également de développer son réseau professionnel!

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