Battista Matasci a obtenu son doctorat en sciences de la Terre à l’Institut des sciences de la Terre (ISTE) de la Faculté des géosciences et de l'environnement de l’UNIL en 2015. Il est actuellement géologue dans un bureau d'études géologiques et environnementales à Aproz en Valais.
Titre de la thèse : Rockfall susceptibility assessment and remote geological mapping with LiDAR point clouds.
« Le doctorat m’a offert la possibilité de continuer des études qui me sont utiles quotidiennement dans mon travail actuel. Le fait d’avoir fait de la recherche appliquée durant le doctorat m’a automatiquement préparé à entrer sur le marché de l’emploi. »
Je suis originaire du Tessin. J’ai effectué des études en géologie à l’Université de Lausanne. Je suis marié, j'ai deux enfants et j’habite en Valais où je travaille comme géologue dans un bureau privé. Depuis deux ans, je travaille aussi parfois au Tessin en collaboration avec un bureau d'ingénieurs forestiers.
L’opportunité s’est présentée à la fin de mon master. Mon futur directeur de thèse venait de recevoir un financement du Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNS) pour un projet qui m'intéressait. Il m’a proposé de participer au projet, ce que j’ai accepté. J’ai eu de la chance de tomber au bon endroit au bon moment.
Il s’agit d’un travail dans un bureau privé qui reçoit des mandats pour des projets. Ce sont parfois des projets privés en collaboration avec d'autres ingénieurs, par exemple pour des projets liés à la construction. Il y a aussi des projets avec des communes ou des cantons pour des études dans des domaines de l'environnement et des dangers naturels. Une partie du travail se fait sur le terrain (par exemple prendre des mesures pour acquérir des données) et une autre partie consiste notamment à réaliser des rapports (sur les dangers naturels par exemple) et à établir des recommandations. C’est assez varié.
Ce que je préfère dans la profession, c’est le travail sur le terrain. C’est ce qui est le plus intéressant. C'est vraiment en appréciant correctement la situation sur le terrain que l’on résout la plupart des problèmes en géologie. Et puis, j'aime bien travailler à l'extérieur.
Il faut savoir observer correctement la situation sur le terrain et reconnaître les éléments les plus importants, puis pouvoir les résumer de façon efficace. Je crois que c'est le plus important.
J’ai fait un master en géologie régionale alpine. C’était plutôt de la géologie pure et dure, comme l'étude de certains types de roches et de la cartographie. J’ai ensuite entrepris mon doctorat. C'était un projet de recherche appliquée dans le domaine des dangers naturels. Le passage du master au doctorat était assez idéal parce que j’avais des connaissances acquises durant mes études que je pouvais utiliser en tant qu’instruments de base (par exemple la cartographie et la reconnaissance des roches). Pendant le doctorat, j’ai pu acquérir d'autres connaissances plus spécifiques dans le domaine des dangers naturels. J’ai aussi eu la possibilité de participer à l'enseignement, cela m'a appris beaucoup de choses, comme interagir avec les étudiant·e·s et transmettre des connaissances. J'ai pu ajouter tout cela à mon bagage. Et le fait d’avoir fait de la recherche appliquée dans le domaine des dangers naturels durant mon doctorat m'a bien été utile pour démarrer ma carrière dans un bureau privé. Car dans mon emploi actuel, nous travaillons tous les jours sur des projets de dangers naturels.
Je pense que si je n’avais pas eu l’opportunité de faire un doctorat, j’aurais directement cherché à rejoindre un bureau privé. Le doctorat m’a offert la possibilité de continuer des études qui me sont utiles quotidiennement dans mon travail actuel. Le fait d’avoir fait de la recherche appliquée durant le doctorat m’a automatiquement préparé à entrer sur le marché de l’emploi. Mon directeur de thèse, le professeur Jaboyedoff, avait des projets ou des études spécifiques en lien avec des bureaux privés et des contacts avec des communes et des cantons – en particulier le canton de Vaud et celui du Valais. On peut dire que les liens, projets et partenariats entre l’institut de recherche – l'Institut des sciences de la Terre – et les cantons et certaines communes m’ont permis d’entrer dans ce domaine lorsque j’étais doctorant.
Peut-être que c’est parfois le cas, mais pas toujours. Au contraire, au-delà du fait que le doctorat est de la recherche pure et dure très théorique ou de la recherche plus appliquée, faire un doctorat c'est quand même mener à bien un projet. C'est peut-être la première fois que l’on se retrouve seul à devoir faire avancer des projets, à devoir trouver des solutions, à devoir peut-être même inventer de nouvelles techniques pour faire avancer son domaine. Bien sûr, il y a toujours un·e professeur·e qui encadre une thèse, mais on demande aux doctorant·e·s d'être plus indépendant·e·s qu’un·e étudiant de master. Cette indépendance requiert un solide sens des responsabilités. Si l’on arrive à trouver son chemin à travers la thèse, je pense que l’on apprend et que l’on se responsabilise beaucoup. Je dirais que ce sont des compétences plutôt humaines qui sont très importantes dans n'importe quel travail par la suite, surtout si l’on souhaite prendre plus de responsabilités. C’est un bagage qui ouvre beaucoup de portes. Je ne peux que conseiller de faire un doctorat : si l’opportunité se présente, il faut la saisir.
Je pense qu’il faut vraiment se poser les bonnes questions sur ce que l’on a envie de faire, ce qui nous plaît le plus dans les différents domaines dans lesquels on pourrait travailler. Le plus important, je pense, surtout quand on est jeune, c’est d’essayer de se diriger vers quelque chose qui nous motive, qui nous stimule et d’aller là où on a l'impression que l’on peut amener quelque chose et que l’on peut s’épanouir. Car à ce moment-là, la carrière est encore longue et c'est important d'avoir du plaisir dans le travail que l’on fait.