Le réseau « Alliance Campus Rhodanien» a été créé en 2017 pour consolider les synergies scientifiques entre l’Université de Genève (UNIGE), l'Université Grenoble Alpes (UGA), la Haute école spécialisée de Suisse occidentale (HES-SO), l’Université de Lausanne (UNIL) et l’Université de Lyon (UdL). L'Université Savoie Mont Blanc (USMB) a rejoint le réseau en 2020.
Un fonds conjoint d’impulsion, au sein duquel chaque partie gére sa contribution, a été créé pour soutenir le développement de projets de collaboration scientifique.
Un email est envoyé au corps enseignant de l'UNIL concerné dès qu'un appel à projets est ouvert.
Liste complète des partenaires du projet
Ce projet consiste en l’organisation d’un séminaire pour le lancement d’un observatoire transfrontalier franco-suisse des inégalités sociales de santé, et sa valorisation au moyen d’un premier rapport scientifique. Il s’agit d’une étape préalable essentielle pour préciser et orienter le programme de recherche de l’observatoire, d’une durée de cinq ans (2023-2027).
Ce séminaire de lancement vise à établir les besoins des partenaires et à discuter de leurs pratiques, dans l’optique d’élaborer un programme cohérent. Les inégalités sociales de santé (ISS) seront étudiées initialement au travers des parcours de santé de personnes concernées par le VIH/sida ou les hépatites virales (personnes vivant avec une ou plusieurs de ces infections ou exposées au risque d’infection), résidant sur le territoire du Grand Genève.
Le territoire du Grand Genève est particulièrement marqué par les inégalités sociales. Ce contexte génère des dynamiques de mobilité transfrontalière pour raisons de santé, peu documentées pour l’instant, ainsi que du non-recours aux systèmes de santé. Le projet d’observatoire, rattaché à l’Institut de recherches sociologiques (IRS) de l’UNIGE, a été initié en collaboration avec des acteurs·trices de terrain dans le champ de la santé. Il s’appuie sur un réseau de structures partenaires (scientifiques, associatives et médicales, françaises et suisses).
Les objectifs sont les suivants :
Le séminaire de lancement est prévu sur une journée, avec pour objectifs :
Dans le cadre de l’animation régionale (Cluster INDURA et PARN), un atelier dédié à l’impact du permafrost sur les infrastructures de montagne a été organisé en mai 2021. Cet atelier, qui a réuni près de 80 participants franco-suisses, a permis de souligner à la fois la nécessité d’aborder cette thématique au plan académique, compte tenu des nombreux verrous qui persistent, mais aussi l’urgence sociétale de déployer une action scientifique et technique structurée, impliquant des acteurs socio-économiques, eu égard à l’incidence du changement climatique sur la-dégradation du permafrost. Deux grands axes de travail ont émergé :
Le présent dossier a pour objectif d’avancer sur ces deux grands axes, en favorisant notamment la constitution d’un consortium franco-suisse qui intégrera aussi les partenaires des sciences sociales (projet ACR 2021 RiskFrost). Les étapes de travail envisagées dans ce dossier devront permettre de préfigurer le montage d’un projet Interreg interdisciplinaire dédié à l’étude du permafrost en région d’altitude, intégrant notamment dans ses livrables la réalisation d’un guide méthodologique de bonnes pratiques.
Cette phase préliminaire sera constituée :
L’Etrurie est une ancienne puissance maritime, la première à s’être constituée en Méditerranée Occidentale pendant l’Antiquité. Elle a fondé sa puissance sur l’extraction des métaux, sur la métallurgie, et sur l’export de cette production à partir de ports installés dans des lagunes côtières. L’université de Lyon 2, à travers l’IDEX Lyon TasP, a mené un programme (achevé) de recherche des bassins portuaires étrusques. Dans le cadre, de nombreux carottes ont été prélevées dans les sédiments lagunaires. Ces sédiments enregistrent les activités minières et métallurgiques menées dans les bassins versants de ces lagunes et dans les ports. Les analyses réalisées sur ces carottes portaient uniquement sur leur contenu faunistique.
La lagune d’Orbetello est un microcosme environnemental associant une ville et son environnement : la ville se développe au milieu d’une lagune fermée. Son évolution est entièrement déterminée par les activités humaines dès le 9e siècle av. JC (activités portuaires et métallurgiques, ouverture et fermeture de canaux entre la lagune et la mer). La lagune de Populonia se situe à proximité du deuxième plus grand centre minier de Méditerranée, dont elle reçoit les déblais miniers. Elle est également soumise à une exposition majeure aux activités métallurgiques de la cité de Populonia, et aux effets de la déforestation associée (combustible).
Des analyses exploratoires ont été réalisées à l’EDYTEM (USMB) et l’ISTE (UNIL) sur les paléopollutions et l’eutrophisation, comprenant des scans XRF des carottes (métaux lourds) à l’EDYTEM, et l’analyse de la composition de la matière organique à l’ISTE (CHN, Rock Eval, mercure) et à Archéorient (SMIR). La composition de la matière organique indique la contribution relative des algues, de bactéries, et d’herbiers marins, qui est fonction du degré d’eutrophisation. Les pics de mercure résultent de contaminations par les activités métallurgiques et minières, ou de l’eutrophisation du milieu.
Un développement méthodologique a été entrepris en couplant les mesures ISTE sur la matière organique (Rock Eval, CHN), précises mais longues et coûteuses, et celles sur la matière organique (SMIR) à Archéorient, moins précises mais rapides et peu coûteuses. Leur couplage permet une caractérisation rapide de l’ensemble des sédiments.
Ces analyses sont ralenties par l’absence de financement spécifique. Nous proposons ici la formation d’étudiants de l’université de Lyon 2 aux méthodes de mesure de l’UNIL, et le financement d’analyses de l’UNIL et USMB afin de pouvoir sécuriser un jeu de données publiable, concernant aussi bien le développement méthodologique, que la compréhension des évènements historiques à l’origine des pics de pollution et d’eutrophisation pendant le paléoanthropocène.
Ce projet ACR vise à développer de nouvelles méthodes d'alignement automatique des traductions et à créer un corpus consultable sur une plateforme en ligne, pour proposer au grand public un accès plus facile aux traductions françaises des *Kinder- und Hausmärchen* (KHM), ainsi que des outils exploitables par les chercheurs et éditeurs. Il réunit des spécialistes des frères Grimm, de la traduction, du traitement automatique des langues (TAL) et de stylistique, qui travailleront sur les dix contes les plus traduits au XIXe siècle.
Les traductions des KHM suscitent un intérêt croissant, mais leur analyse comparée reste malaisée: textes difficiles d'accès, tableaux Word peu maniables... La nécessité de nouveaux outils s'est imposée aux chercheurs et à l'extérieur de l'université, parmi les éditeurs, les bibliothécaires ou les acteurs culturels. Les avancées récentes en apprentissage profond permettent de développer des méthodes pour le multi-alignement monolingue et multilingue, qui contribueront à révéler tout le potentiel d'un corpus extraordinaire, patrimoine culturel mondial pourtant assez mal connu et souvent considéré comme relevant de la littérature de jeunesse seule.
Ce projet vise la création d'une plateforme permettant la comparaison des traductions de dix contes représentatifs ("Hänsel et Gretel", "Blanche-Neige", "Les musiciens de Brême"...). Dérivée de celle de Variance (www.variance.ch) la plateforme aura un fonctionnement simple: lors de la sélection d'un conte, toutes ses traductions (ou une sélection faite par l'utilisateur) apparaitront en colonnes, alignées sur la phrase sélectionnée dans le texte original ou dans l'une des traductions. Les comparaisons seront plus dynamiques que dans un tableau Word.
Ce projet innovant et interdisciplinaire propose une nouvelle manière de comparer les traductions, fondée sur les avancées récentes dans les humanités numériques. Des outils d'alignement existent pour d'autres types de discours ou de corpus (Odysseus, textes de l'UE), mais toutes les potentialités de ces approches n'ont pas encore été exploitées et d'autres outils doivent être élaborés. Associant des chercheurs de l'UGA et de l'UNIL, le projet consistera à créer conjointement les outils adéquats pour le développement et la publication de ce corpus. Les collaborations se prolongeront avec des partenaires non universitaires: musées, écoles ou réseaux de conteurs de la région.
Nous espérons que la bonne réception de ce projet débouchera sur d'autres financements permettant d'enrichir la plateforme en y ajoutant les autres contes du recueil et en développant des outils de recherche et d'analyse complémentaires. La plateforme pourrait également accueillir des traductions dans d'autres langues, au gré des collaborations internationales. Plusieurs collègues ont déjà manifesté leur souhait de participer à une phase ultérieure du projet.
Les principales activités consisteront en la définition du corpus (choix des contes, recensement et sélection des traductions), la numérisation à partir des sources disponibles au format papier (bibliothèques) ou numérique (Gallica, Projet Gutenberg, WikiSource, …), le nettoyage et le balisage en XML-TEI, puis l'application de différentes chaines de traitement afin d'obtenir des annotations morphosyntaxiques et un alignement de qualité (manuellement vérifié au grain des sections textuelles).
Outre la publication sous différents formats conformes aux standards en vigueur, le corpus sera consultable en version grand public sur une plateforme dérivée de Variance (www.variance.ch), pour laquelle Cyrille François a publié une édition des contes de Perrault.
Le projet permettra aussi de tester de nouvelles méthodes d'alignement tirant parti des avancées récentes en apprentissage profond, utilisant des représentations vectorielles multilingues (*embeddings* de phrases et de mots) permettant d'aborder dans une perspective unifiée l'alignement monolingue (de différentes versions) et multilingue (entre un original et ses traductions).
Enfin, le projet contribuera à former les étudiants à la recherche en les intégrant aux différentes étapes de l'élaboration du corpus et de ses grilles d'analyse, et à consolider notre réseau interdisciplinaire et inter-laboratoires en tissant des liens plus étroits entre chercheurs et étudiants des deux universités.
Jonas Richiardi, Faculté de Biologie et Médecine, Service de radiodiagnostic et radiologie interventionnelle (RAD)
L’imagerie est utilisée par toutes les spécialités médicale (neurologie, cardiologie, oncologie…) pour le diagnostic, le pronostic, et les traitements. En particulier, l’imagerie spatio-temporelle (volume-par-temps) permet d’avoir une vue de la pathologie combinant structure et fonction de l’organe et est de plus en plus utilisée: Cine (coeur), DCE-MRI (cancer du foie...), DSC-MRI (accidents vasculaire cérébraux...), ou EPI-BOLD (maladies neuropsychiatriques...). Ceci nécessite des analyses automatiques pour extraire des biomarqueurs quantifiés exploitables par les médecins (charge tumorale, fraction d’éjection du ventricule gauche...).
Nous développerons des représentations par graphes pour l’imagerie cardiaque: un noeud par région du myocarde (segments AHA), et une arête pour la “relation” entre régions (distance spatiale, covariation d’intensité...). Cette modélisation qui estime explicitement la covariation spatio-temporelle des données est souvent utilisée pour le cerveau, mais inexistante pour le coeur. Ce projet développera des méthodes et un logiciel permettant de modéliser de façon améliorée et unifiée différents organes et leurs données d’imagerie spatio-temporelle, et d’obtenir des biomarqueurs plus précis. L’imagerie cérébrale et cardiaque diffèrent par plusieurs aspects: résolutions temporelles et spatiales, mouvement, injection de produit de contraste. Ceci nécessite d’incorporer un modèle d’”activation” pour représenter le changement temporel d’intensité, par analogie à ce qui se fait en neuroimagerie (réponse hémodynamique), et permettra par exemple une amélioration de l’estimation individuelle des paramètres de perfusion cardiaque.
La "construction du graphe" nécessite le choix d’un estimateur avec de bonnes propriétés statistiques pour définir les arêtes entre régions de l’organe. Nous nous baserons sur notre expertise précédente utilisant des mesures de corrélation par ondelettes. Les méthodes actuelles agrègent les séries temporelles par régions en les moyennant. Nous proposons de développer une méthode par voisinage qui utilise toutes les séries temporelles disponibles sur une région. Cette approche spatio-temporelle permet de définir un test statistique qui exploite les dépendances des séries temporelles intra-régions. Ceci nous permet de contrôler la validité du graphe obtenu et donc d’augmenter sensiblement la reproductibilité des résultats.
Enfin, le projet évaluera les méthodes pour des tâches de "prédiction diagnostique individuelle" sur des données d’imagerie cardiaques ouvertes (ACDC, UK Biobank) ainsi que sur des données de neuroimagerie ouvertes (FCON 1000). Nous utiliserons des méthodes d’immersion dans un espace vectoriel (embedding) suivi d’algorithmes classiques, mais aussi des méthodes de réseaux de neurones profonds sur les graphes (graph neural network).
Le plan d’activité se focalise sur des réunions et visites de site, développement du logiciel, organisation d’un workshop, et préparation d’une demande de financement.
En terme de collaboration, le projet s’articule autour de deux réunions de travail et visites de site, qui permettront aux chercheurs de tisser des liens avec ceux de l’autre institution. Les visites incluront également un ou des séminaires présentés par les invité-e-s et ouverts aux membres de l’institution hôte.
En terme de dissémination, un workshop/session spéciale sera organisé dans une conférence scientifique établie (NetSci) et permettra de rassembler des chercheurs des deux institutions ainsi que d’autres spécialistes du domaine..
Durant le projet, nous visons le développement et la publication d’un logiciel open source permettant d’appliquer les méthodes développées durant le projet.
Finalement, les résultats préliminaires permettront de préparer la soumission d’une demande de financement d’un projet Suisse-France ou de type transfrontalier permettant d’engager un-e doctorant-e travaillant entre les deux institutions.
Ce projet de recherche s’intéresse aux pratiques sportives et récréatives au sein du territoire transfrontalier de l’Espace Mont Blanc (EMB). Il vise à:
Deux types d’actions sont prévues pour la mise en œuvre de ce projet de recherche.
Tout d’abord, un·e étudiant·e stagiaire sera chargé·e d’établir un bilan des recherches menées sur les pratiques récréatives de l’EMB au cours de ces 10 dernières années. Ce bilan permettra la constitution d’une base de données identifiant les acteurs engagés dans le développement récréatif de ce territoire, de mieux connaitre les principales évolutions des activités, les événements et les actions engagées pour la mise en compatibilité de ces pratiques avec les différents axes du développement durable, et de mettre en valeur les innovations territoriales sur cette thématique.
Un cycle de trois séminaires est également prévu regroupant les équipes de recherche du laboratoire EDYTEM de l’USMB, des laboratoires PACTE et SENS de l’UGA, du laboratoire L-VIS de l’UDL et celles du CIRM de l’UNIL. Un séminaire sera organisé au laboratoire EDYTEM, le second au CIRM et le séminaire final à Chamonix. Les deux premiers séminaires seront centrés sur les travaux menés par chaque laboratoire ; ils seront toutefois ouverts au public intéressé. Le séminaire final à Chamonix prendra la forme d’un colloque public.
Archives Rhône-Alpes Romandie des objets éphémères médiévalisants
Prof. Estelle Doudet, Faculté des lettres
Dr Filippo Fonio, UFR de langues étrangères
L'intérêt croissant pour l'histoire a vu se développer la commercialisation d'artefacts à l’ancienne vendus lors des fêtes médiévales ou dans les boutiques des sites culturels: produits évoquant des icônes, bandes dessinées, goodies (des figurines aux ustensiles de cuisine). Cette marchandisation fait depuis peu l’objet de recherches interdisciplinaires réunissant anthropologues et historiens, mais elle pose un réel problème : la plupart de ces produits sont destinés à une consommation ponctuelle et posent concrètement la question de leur durabilité et, une fois leur cycle d’usage terminé, de leur réutilisation à des fins d’étude.
Transformer les objets périssables inspirés de l’histoire en données pérennisables et exploitables pour les chercheurs dans des domaines aussi variés que l’histoire, l’anthropologie culturelle et la sociologie de la consommation est le but du projet ARAROEM (Archives Rhône-Alpes Romandie des objets éphémères médiévalisants). En pratique, il s’agit d’unir les compétences méthodologiques et technologiques propres aux universités de Lausanne et Grenoble Alpes afin d’élaborer de nouveaux prototypes d’archivage numérique adaptés à ces produits.
Le travail exploratoire s’appuie sur le type précis de consommables historiques dont les équipes grenobloises et lausannoises sont spécialistes : l’objet éphémère médiévalisant (OEM). Des souvenirs des boutiques de la Grande Chartreuse ou du château de Chillon, aux produits vendus sur les marchés des Médiévales à Vienne, Grandson et Aigle, en passant par les créations originales d’artisans et d’artistes, les objets éphémères inspirés par le Moyen Âge sont aujourd’hui le plus florissant des marchés historiques grâce à l’engouement mondial pour les divertissements inspirés par le passé médiéval. Leur consommation est particulièrement forte en Rhône-Alpes et Romandie, régions qui partagent une riche mémoire historique. La collecte et l’archivage numérique des OEM produits sur ce territoire entre 2000 et 2020 permettra de lancer une recherche interdisciplinaire jamais tentée jusqu’ici sur les convergences et les divergences des formes de consommation patrimoniale qui contribuent depuis le début du siècle à donner au sillon alpin son identité et sa diversité culturelle.
L’originalité d’ARAROEM est de travailler sur un matériel hétérogène, fragile et multimodal (image, audio, texte) qui nécessite une granularité fine dans la collecte et l’archivage.
La collecte s’effectue aux moments-clefs du cycle de vie des OEM : production, consommation, obsolescence. Elle permet l’évaluation volumétrique des données et cerne les problèmes d’accessibilité et de propriété. Sont élaborés, après inventaire, des sous-corpus maniables et une charte de nommage. Ce référentiel de conservation sera réutilisable pour de futurs projets de durabilité numérique.
La base de données s’appuie sur un protocole de modélisation permettant de gérer la complexité des métadonnées descriptives. Font l’objet d’une attention particulière les standards de numérisation ; la géolocalisation montrant la circulation des objets ; le traitement des images.
La base, ouverte au crowdsourcing, est en libre accès, les outils testés dans ARAROEM sont en open source pour les chercheur·e·s, qui pourront s’approprier la base via des parcours personnalisés. Des portfolios d’images exportables permettront la valorisation pédagogique et publique.
Outre les systèmes de stockage offerts par les universités, sera sollicitée la labellisation du projet par la TGIR Huma-num, ouvrant accès au stockage pérenne Nakala.
Prof. Philippe Kaenel, Faculté des lettres
Prof. Laurent Baridon, Laboratoire de recherche historique Rhône-Alpes
L’actualité de la caricature est numérique. D’une part, les événements tragiques provoqués par l’ « affaire des caricatures de Mahomet » ont montré depuis une quinzaine d’années quels sont les enjeux de la communication de la satire graphique par internet qui est source de manipulations et de malentendus. D’autre part, le dessinateur de presse, aujourd’hui, pense son œuvre à l’aide des outils de création permis par divers programmes de dessin et envisage la diffusion de son travail via internet, notamment par le biais de blogs personnels qui fonctionnent comme autant de vitrines réunissant l’œuvre passé, présent et annonçant l’œuvre future.
Or, force est de constater qu’à l’exception de travaux conduits autour de l’affaire précitée et hormis quelques rares études de cas, les relations entre caricatures et cultures numériques restent un champ inexploré. Nous nous proposons, à travers un premier colloque-atelier, de lancer une recherche sur ces relations dans le domaine francophone, dans un premier temps, et dans un espace géographique limité à la francophonie dans un deuxième temps, pour mieux poser les enjeux de la mondialisation, des cultures graphiques, du global et du « glocal ».
Le projet s’articule sur trois axes :
En effet, nous nous trouvons aujourd’hui à un tournant. La dispersion des archives des dessinateurs de presse au sein de diverses institutions est révélatrice d’une situation particulière : ni les musées des beaux-arts, ni les musées historiques locaux, ni les archives publiques, ni les bibliothèques ne sont officiellement « chargés » de recueillir et conserver ce patrimoine graphique en lien direct avec l’information écrite. Notre projet est également l’occasion de réunir les acteurs du dessin de presse - artistes, éditeurs, organisateur, conservateurs, chercheurs – pour qu’ils partagent leurs expériences et discutent des solutions qu’ils envisagent.
Le projet s’inscrit ainsi dans deux phases inaugurales:
Le projet prévoit l'organisation d'un colloque-atelier de trois jours « Caricatures et cultures numériques » qui se tiendra à Lausanne en janvier 2022. Le colloque est conçu comme une réunion scientifique sur invitation, en vue de renforcer les réseaux et collaborations existants. Une vingtaine de participants actifs sont envisagés. Le colloque prendra ainsi la forme d’un atelier qui sera toutefois ouvert à un public plus large, sur inscription. Le colloque sera publié en ligne de manière dynamique, intégrant des capsules vidéo, des communications enregistrées, des interventions des dessinateurs sous diverses formes.
Le colloque-atelier permettra de:
Université Grenoble Alpes
L’objectif du projet COMETE (Les COMmuns à l’aune des Enjeux TErritoriaux actuels et futurs) est de rassembler des chercheurs sur les biens communs et les propriétés collectives et leurs usagers ou ayants droits afin d’étudier comment leur résilience peut aider à résoudre des problématiques territoriales actuelles et futures et d’utiliser cette plateforme comme tremplin pour la recherche.
Depuis quelques années, les recherches sur les biens communs se sont multipliées. Elles ont permis de développer les concepts et théories concernant la gestion des biens communs et de mettre en évidence la robustesse des institutions communautaires de gestion des ressources.
Le projet COMETE est structuré en trois niveaux :
Le volet « Renforcement de réseau » vise la création d’une équipe de recherche opérationnelle, transfrontalière et interdisciplinaire sur les communs regroupant les trois universités. Sur la base des projets en cours, l’objectif est de définir une stratégie pour un projet conjoint de plus grande envergure (Lead Agency, Interreg, ERC H2020 par exemple).
Le volet « Formation » est un essai de collaboration entre plusieurs formations de master : le Master Transitions écologiques (Arnaud Buchs, co-directeur Sciences Po Grenoble) ; le master de géographie (Emmanuel Reynard, UNIL), le Master Droit de la montagne (Jean-François Joye, USMB). L’objectif est de tester la faisabilité d’une « école des communs » via la mise en place d’un projet tuteuré conjoint.
Le volet « Recherche-action » vise l’organisation de trois ateliers et une journée d’étude afin de partager les recherches en cours sur les biens communs dans les territoires alpins et discuter ces résultats avec des acteurs du terrain afin d’évaluer la contribution des biens communs et leurs institutions pour la gestion future des territoires. Ce volet a un caractère interdisciplinaire (différentes approches des chercheurs) et transdisciplinaire (co-élaboration d’un agenda de recherche avec les acteurs).
De nombreuses études se sont penchées sur la façon dont la numérisation des marchés, et plus largement le capitalisme de plateforme, ont la capacité d'interférer et de surveiller la vie quotidienne par l'extraction massive et l’analyse des données au cours de la création de valeur. Peu d’études, en revanche, s’intéressent à la façon dont la numérisation peut aussi être un passage par lequel créer des espaces monétaires et financiers alternatifs susceptible de répondre à des objectifs de développement soutenable.
Ces questions sont particulièrement vives dans le contexte de la crise de la COVID-19, compte tenu des défis soulevés par la numérisation. Par ses caractéristiques techniques, la numérisation est susceptible de faciliter le développement de nouveaux espaces monétaires et financiers. La crise de la COVID-19 a réaffirmé les potentialités techniques de la numérisation, donc sa valeur ajoutée économique et sociale. De ce fait, la numérisation est susceptible de valoriser le « local » en facilitant l’émergence d’initiatives à cette échelle, dans le but de lutter contre les dérives de la globalisation. Mais d’un autre côté, comme l’illustrent bien les plateformes géantes de l’Internet, la numérisation présente aussi des risques majeurs de déshumanisation et de prédation susceptibles de miner la confiance collective dont dépendent ces espaces.
C’est pourquoi la question est plus généralement de mieux comprendre si la numérisation d’espaces monétaires et financiers alternatifs de proximité est susceptible de renforcer la cohésion économique et sociale entre ses acteurs.
C’est sur ce point que porte ce projet, en proposant d’étudier ce qui relie de ce point de vue des initiatives a priori aussi disparates que la Gentiane (Annecy), la Gonette (Lyon) comme monnaies locales, le Léman comme monnaie locale transfrontalière, les cryptomonnaies développées dans des camps de réfugiés, la conversion de temps d’antenne prépayé en micro-assurance dans un nombre croissant de pays en développement ou les plateformes de blockchain qui permettent de réduire le nombre d’intermédiaires financiers dans les transferts de fonds vers le Sud Global.
La crise sanitaire de la Covid-19 a obligé les entreprises à réorganiser le travail de manière abrupte, rapide et profonde. Le télétravail est devenu en quelques jours une modalité de travail systématique pour plus de 25 % des salariés français.
Cette accentuation du télétravail est probablement appelée à durer. Cependant, le travail distancié à domicile n’est pas sans conséquences sur les personnes et les collectifs concernés, ainsi que sur les modalités d’encadrement et de régulation de l’activité. Ce sont ces deux dimensions qui seront explorées par l’équipe pluridisciplinaire rassemblée autour de ce projet.
Un premier axe du projet vise à étudier les incidences de ce changement profond en termes:
Le second axe se centre sur l’exercice du leadership et les pratiques de management adaptés au travail à distance. De nouveaux modes d’organisation semblent voir le jour qui appellent à repenser l’accompagnement et la formation des managers amenés à gérer leurs équipes à distance.
Ce projet vise à la fois à poursuivre et croiser les études de terrain et enquêtes longitudinales déjà en cours, mais aussi à en valoriser conjointement les résultats, tant au sein de la communauté scientifique qu’auprès des réseaux professionnels confrontés à la mise en œuvre du travail à distance (management et responsables des ressources humaines, psychologues du travail et préventeurs, intervenants et formateurs en organisation).
Le projet vise d’abord la réalisation de travaux scientifiques et la constitution d’un réseau de référence rassemblant des chercheurs français et suisses autour des questions posées par les nouvelles organisations du travail à distance. Ce réseau a aussi pour projet de mobiliser, former et informer les milieux professionnels sur ces questions. Les activités prévues sont les suivantes :
Le terme d’intersectionnalité vise à saisir les processus qui façonnent l’intersection entre plusieurs rapports sociaux (genre, sexualité, âge, origine ethnique). Il propose un questionnement et une critique de l’incapacité du droit, mais aussi des politiques publiques ou des mouvements sociaux, à rendre compte des discriminations articulant plusieurs rapports de domination afin de leur faire justice. Ce cadre théorique propose de tenir compte du vécu discriminatoire multiple dans un contexte social, historique et politique particulier pour mieux comprendre les processus sociaux qui le produise. Ainsi le concept s’applique non seulement au champ du droit de la lutte contre les discriminations, et des politiques de promotion de la diversité qu’à celui des mouvements sociaux. C’est avec un certain retard que cette problématique émerge en Europe, en particulier en France ou en Suisse. En outre, alors que le concept a été forgé en particulier dans le contexte juridique aux Etats-Unis, en Europe, son « voyage » dans les différents sous-champs de la science politique et de la sociologie se fait souvent sans référence aux enjeux propres au champ juridique et il est actuellement mobilisé essentiellement en sociologie plutôt qu’en droit. Afin d’étudier ces interrelations, il est indispensable de réunir les spécialistes de l’intersectionnalité dans les différentes branches des sciences sociales concernées. Le présent projet consiste à faire dialoguer sociologues, juristes et politistes afin d’élaborer un socle de connaissances communes visant la pérennisation d’un réseau de recherche interdisciplinaire et international.
Trois événements sont prévus (voir calendrier ci-dessous). La phase d'impulsion d'un an, financée par l’ACR, vise à formaliser, consolider et structurer un réseau de recherche innovant. Pour ce faire, pendant l’année du financement, il s'agit de mobiliser les acteurs du réseau autour de trois rencontres. En outre, dans le cadre de ce processus en trois temps, il est important de donner une dimension pédagogique à l’ensemble le projet en vue de suggérer la mise en place d’une formation conjointe à plus long terme (par exemple en explorant l’intégration possible de l’intersectionnalité dans le cadre du Master EGALES – Mention GENRE auquel collaborent déjà les deux Universités partenaires) et du Master Egalité, Inégalités et Discriminations. Pour ce faire, la participation des étudiants est au coeur de l’un des évènements. De la même manière, en vue de pérenniser financièrement le projet, il est prévu d'assurer la participation d’acteurs institutionnels, associatifs ou privés lors de la dernière rencontre.
La goutte est l’arthropathie inflammatoire la plus répandue dans les pays développés, elle se caractérise par la précipitation et le dépôt de cristaux de monosodium d’urate (MSU) dans les tissus. Plusieurs études ont montré que l’hyperuricémie est un facteur de risque de développement de coronaropathie athéromateuse et d’événement cardiovasculaire majeur. De plus, il a été démontré que des cristaux de MSU peuvent être mis en évidence ex vivo dans les plaques athéromateuses coronariennes chez les patients hyperuricémiques. A ce jour, aucune étude n’a pu détecter des dépôts coronariens de MSU in vivo. Le scanner spectral, une nouvelle technique d’imagerie médicale, permet de distinguer et quantifier les matériaux. L’objectif primaire du projet est donc d’identifier et de quantifier des dépôts de MSU dans les coronaires simulées in vitro par scanner spectral. La précision de mesure et la distinction entre dépôts de MSU ou d’hydroxyapatite de calcium (HAP) sont des objectifs secondaires.
Le projet se propose de constituer une communauté de réflexion pluridisciplinaire dans le Campus Rhodanien autour d’une reprise de la question traditionnelle des rapports théoriques que doivent entretenir l’explication scientifique des phénomènes sociaux et celle des phénomènes cognitifs qui soit conduite à la lumière d’un examen critique des profondes transformations que ces rapports connaissent aujourd’hui, sous l’effet d’une série d’évènements scientifiques tels que la Révolution Cognitive, le tournant cognitif de la sociologie, le tournant social des sciences cognitives, développement des outils de la complexité... Capitalisant sur une série de contacts scientifiques établis depuis 2015 entre chercheurs du Campus, il est conçu comme la phase préliminaire d’une opération de collaboration scientifique internationale de plus long terme. Cette phase préliminaire sera centrée plus précisément sur la question dite du naturalisme social, entendue comme celle de la possibilité et de la pertinence d’établir un rapport de continuité entre l’explication des phénomènes sociaux et celle des phénomènes naturels. Cette question particulière touche directement aux rapports entre explication sociale et explication cognitive en raison de l’engagement massif de l’entreprise cognitive contemporaine dans la voie du naturalisme cognitif.
Les activités constitutives seront de quatre types :
Les activités se répartiront de la façon suivante sur la période Juin 2018-Juin 2019 :
En dépit d’une réticence historique des écologues à travailler sur la ville, l’écologie urbaine a connu une importante expansion ces dernières années. Qu’elle se focalise sur les espaces verts en ville ou sur la ville comme ‘anthropo-écosystème’ dans son ensemble, l’écologie urbaine est appelée à jouer un rôle croissant non seulement dans la connaissance mais aussi dans la gestion et l’aménagement des villes. Pourtant, l’intérêt des sciences de la conservation pour la ville demeure encore très relatif. La majorité des publications dans ce domaine se concentre toujours sur les espaces éloignés de la ville et supposés les plus préservés de l’influence anthropique. La ville constitue encore un (relatif) impensé de l’écologie. Le projet proposé consiste en l’organisation d’un colloque international de deux jours visant à confronter les regards sur les institutions, mécanismes et valeurs qui ont jusqu’à présent freiné, et désormais stimulent, la production des connaissances écologiques sur la ville, ainsi que sur la diversité des agendas à l’œuvre en écologie urbaine et leurs rapports à l’aménagement et aux politiques de la ville. Dans une perspective interdisciplinaire, l’objectif de cet évènement est de réunir chercheurs des sciences humaines, sociales et de la vie (anthropologie, sociologie, géographie, économie, droit, sciences de la conservation, science studies, etc) et gestionnaires urbains en croisant différents champs d’expertise et aires culturelles. L’ambition de ce projet est de contribuer à la constitution d’un réseau international et transdisciplinaire sur l’écologie urbaine. Les résultats du colloque seront valorisés par l’édition d’un ouvrage collectif.
Dans le domaine de la prononciation, le programme « Phonologie du français » (PFC ) se pose comme une référence. Grâce à la collecte de nombreux points d’enquête à travers la francophonie, il a permis de décrire finement les spécificités des français parlés. Dans le présent projet, nous nous proposons de collecter trois nouveaux points d’enquête PFC en nous intéressant plus spécifiquement au rôle de la frontière franco-suisse sur la prononciation et les représentations linguistiques des locuteurs. En effet, les recherches effectuées, notamment dans PFC, ont montré que, s’il n’y a pas un seul accent suisse ou français mais bien des caractéristiques variées selon les régions et les profils sociologiques des locuteurs, les auditeurs suisses et français sont néanmoins généralement capables de différencier les variétés suisses et françaises. Or, aucune étude ne s’est, à notre connaissance, penchée sur la prononciation dans la zone frontalière franco-suisse et sur le rôle joué par la frontière, à la fois politique et symbolique. Deux points d’enquête seront collectés dans des zones urbaines proches de la frontière : un à Genève – locuteurs suisses travaillant en Suisse – et un à Annecy – locuteurs français travaillant en France. Un troisième point ciblera des agglomérations frontalières en Haute-Savoie (Annemasse, Gaillard, Saint-Julien-en-Genevois, etc.) et permettra de comparer différentes catégories de locuteurs : Français travaillant en France ou en Suisse et Suisses résidant en France. L’impact de la frontière et des déplacements transfrontaliers quotidiens sera examiné à la fois par des analyses fines des productions et par les représentations des locuteurs.
L’agenda du projet s’échelonne sur 12 mois :
L’anthropisation des bassins versants et l’aménagement des cours d’eau ont fortement perturbé le transit sédimentaire naturel des rivières. Les sédiments fins peuvent alors s’accumuler et entraver la navigation, gêner la production hydro-électrique ou encore accroitre le risque d’inondation pour les populations riveraines en cas de crues. Il est donc nécessaire de "gérer les sédiments". Le Rhône et ses affluents alpins sont particulièrement sujets à ces problématiques. Cette gestion implique une remobilisation importante de matériaux lors de dragages ou vidanges de barrages. La multiplication de ces opérations amène les pouvoirs publics à s’interroger sur leurs impacts écologiques qui pourront s’accroitre dans un contexte de changement climatique, en particulier sur les peuplements piscicoles. Le but de ce projet est d’évaluer l’impact de la remise en suspension de sédiments fins (MES) sur les juvéniles d’espèces de poissons en conditions expérimentales contrôlées. Plus particulièrement, nous étudierons sur l’impact de la remise en suspension de sédiments fins sur la survie, les modifications morphologiques des branchies, et la physiologie des poissons à travers l’utilisation de biomarqueurs de la respiration, du stress oxydant et de génotoxicité. Des juvéniles de Salmonidés seront exposés durant 28 jours à des sédiments modèles représentatifs des sédiments du Rhône grâce à un dispositif expérimental développé par Hepia (HES-SO) et l’UMR CARRTEL (INRA / Université Savoie-Mont-Blanc). Les analyses de génotoxicité seront réalisées à l’Université de Lyon et les approches biochimiques à l’Université de Lausanne, mutualisant ainsi les compétences techniques et scientifiques pour répondre à une problématique environnementale d’intérêt au sein du bassin rhodanien.
Le projet est prévu sur une durée de 10 mois, du 1er avril 2018 au 31 janvier 2019. Il est structuré autour de 3 axes :
Trois séances de travail seront planifiées durant la durée du projet dans cette optique.
Les NeuroTechnologies représentent un enjeu majeur de santé publique et notre meilleur espoir d’amélioration de l’autonomie et de la qualité de vie des patients souffrant de maladies chroniques affectant le système nerveux.
Ces technologies sont également un point fort transversal du campus Rhodanien et une opportunité de premier plan pour son développement économique. Le domaine des neurotechnologies inclut les outils de santé mobile et connectée, au développement exponentiel, la neuromodulation au profit de diverses affections neurologiques, ou encore la réalité virtuelle, les neuroprothèses, les exosquelettes, la neurorobotique et les systèmes d’interface cerveau-machine au service de la réhabilitation des patients neurolésés. Les acteurs du campus rhodanien possèdent une expertise de très haut niveau dans l’ensemble de ces domaines, qu’il s’agisse des quatres Universités et Hautes Ecoles Spécialisées membres de l’alliance, ou de leurs partenaires régionaux (EPFL, Institut Wyss, Clinatec), avec la présence de leaders mondiaux en réalité virtuelle, neuromodulation et interfaces cerveaux- machine. Le projet soumis à l’Alliance Campus Rhodanien a pour objectif de préparer et obtenir un projet Européen transfrontalier de type interreg dont la dotation permettra de financer des actions de recherche et de développement dans le domaine des neurotechnologies au sein du campus rhodanien, afin d’en consolider le leadership Européen.
Préparation et au dépôt d’un dossier à l’appel d’offre Interreg Franco-Suisse
Le projet de collaboration visant à la préparation et au dépôt d’un dossier à l’appel d’offre Interreg Franco-Suisse, les étapes importantes du projet sont câlées sur le calendrier dudit appel d’offre. Afin de permettre un dépôt de dossier en 2018, le projet devra débuter dès le début de l’année 2018. Il s’achèvera à l’issue de la dernière étape d’évaluation du dossier Interreg, à savoir le passage en comité de suivi.
Pour comprendre comment la biodiversité s’est construite, il faut disséquer les rôles intriqués de la sélection naturelle et des contraintes développementales dans l’adaptation. Par exemple, il a été proposé qu’un gène exprimé précocement dans le développement, ou exprimé dans plusieurs organes, ait moins de chances de fixer des mutations adaptatives. Nous proposons de nous focaliser sur une structure, la molaire, dont le rôle adaptatif est clair et le déterminisme moléculaire en grande partie connu. Nous l’étudierons dans un groupe d’espèces, les rongeurs muridés, où les variations de forme de dent d’une part, et des génomes complet d’autre part, sont bien documentés. Nous chercherons d’abord des traces de sélection positive dans des gènes exprimés dans les dents (séquences codantes et régulatrices prédites bioinformatiquement). Nous nous demanderons s’ils sont exprimés de manière précoce ou tardive, et s’ils sont spécifiques des dents ou non. Nous pourrons ensuite quantifier l’intensité de la sélection en fonction des contraintes développementales. Ce projet est une belle occasion de réunir pour la première fois deux partenaires dont les compétences sont à la fois polymorphes et complémentaires autour de l’évo-dévo et de la génomique : l’équipe Pantalacci/Sémon (PS, ENS Lyon/Univ Lyon1), qui est spécialiste en évo-dévo des dents de rongeurs et transcriptomique comparative, et l’équipe Robinson-Rechavi (RR, UNIL) qui étudie l’impact des contraintes développementales sur l’évolution des génomes. Il servira de preuve de concept pour un projet étendu à la caractérisation des régions régulatrices et de l’expression pendant le développement des molaires chez plusieurs espèces.
Trois réunions de travail seront organisées alternativement à Lausanne et à Lyon, suivant le planning approximatif suivant : Mai 2018 / Novembre 2018 /Mai 2019. Les deuxième et troisième réunions seront notamment consacrée à la mise en place de la suite du projet (détermination de faisabilité, dégagement d'axes précis, personnels clés).
Dr Denis Dafflon
Service des relations internationales
Université de Lausanne