Brandner Catherine

Après un Bachelor of Fine Arts, Catherine Brandner a validé un Master universitaire en psychologie à l’UNIL en 1993 qu’elle a complété par des formations en neurosciences, en électrophysiologie et en biochimie en Italie et en Israël. Derrière, elle suit une formation doctorale dans un environnement bi-disciplinaire (la physiologie et la psychologie), une période importante qui aura probablement forgé son envie de croiser les regards pour mieux comprendre le fonctionnement du monde vivant. En 1999, elle défend sa thèse de doctorat en psychophysiologie intitulée « Effets promnésiant de traitements stimulant le développement et le maintien du système cholinergique chez le rat ». Elle occupera durant cette période un poste d’assistante diplômée à l’Institut de Psychologie entre 1993 et 1998 puis de première assistante à partir de 1998. La mémoire et l’orientation spatiale seront deux thèmes de prédilection dans ses premiers travaux de recherche.

Nommée professeure assistante en 2001 puis professeure associée en 2005, elle a pris en charge les enseignements de méthodologie dans les cursus de Bachelor et de Master en psychologie à la Faculté de SSP. Elle aura eu à cœur de transmettre aux étudiant.e.s l’importance d’une démarche méthodologique rigoureuse et adaptée pour comprendre les comportements humains. Elle a également enseigné la neurobiologie des troubles mentaux et la psychologie comparée, des enseignements essentiels pour aider les étudiant.e.s à mieux comprendre l’évolution et le développement des comportements et des fonctions cognitives à travers les espèces vivantes.

Catherine Brandner a en outre considérablement œuvré pour promouvoir les recherches expérimentales au sein de notre Faculté. Avec deux collègues de l’Institut de Psychologie, les professeurs Fabrizio Butera et Fred Mast, elle a contribué à la création du LERB (le laboratoire expérimental de recherche sur le comportement) inauguré en octobre 2007. Cette première étape a ensuite été suivie d’autres moments-clés qui ont permis d’augmenter progressivement les infrastructures et le matériel indispensable pour des recherches de qualité à la Faculté.

Pour reprendre ses propres termes, Catherine Brandner est animée par un besoin de « créer des ponts entre différentes approches et différents niveaux d’explication ... ». Ce croisement des champs disciplinaires et des compétences scientifiques a singulièrement coloré ses projets scientifiques. Elle n’a pas hésité à ouvrir les portes du LERB à des collègues d’autres instituts et à privilégier les rapprochements interinstitutionnels. Elle a, par exemple, bénéficié d’un financement dans le cadre du programme CROSS en 2014 qui regroupait des équipes de l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne, de la Faculté des Géosciences et de l’Environnement et de l’Institut de Psychologie. Le titre de ce projet “Memory processes : From human brain to earth hydrodynamics” confirme que, pour elle, l’enrichissement intellectuel se situe bien à la croisée des chemins.

Enfin, en 2017, elle prend la direction du laboratoire d'électrophysiologie corticale de l'attention et du mouvement (BEAM), une nouvelle entité dédiée à la recherche expérimentale combinant les sciences cognitives et les sciences du sport. Elle a accompagné les membres de ce laboratoire hybride vers des recherches et des collaborations fructueuses impliquant l’analyse de la dynamique cérébrale en lien avec les mécanismes attentionnels et moteurs. Une de ses motivations majeures fut de favoriser les échanges sur les méthodes existantes et émergentes en Électroencéphalographie (EEG) au sein d'un large réseau de collaborations institutionnelles et scientifiques. Dans cette dynamique, elle a soutenu la création de workshops animés par les membres du BEAM et des spécialistes reconnus dans le domaine. Les jeunes chercheuses et chercheurs membres des écoles doctorales romandes (CUSO et LNDS) ont pu ainsi s’initier à l’utilisation de l’EEG et aux méthodes d’analyse.

Grâce à son engagement, sa perspicacité et sa détermination, les ressources humaines et matériels dédiées à la recherche expérimentale constituent aujourd’hui un héritage important sur lequel la communauté scientifique de notre Faculté peut se reposer pour construire des projets ambitieux. Un immense merci à Catherine Brandner d’avoir participé à l’écriture de ces chapitres importants dans l’histoire de la Faculté.

Jérôme Barral