Chercheuses et chercheurs UNIL impliqués
- Prof. Eléonore Lépinard, Faculté des sciences sociales et politiques
- Prof. Sébastien Chauvin, Faculté des sciences sociales et politiques
- Mme Annelise Erisman, Faculté des sciences sociales et politiques
Le terme d’intersectionnalité vise à saisir les processus qui façonnent l’intersection entre plusieurs rapports sociaux (genre, sexualité, âge, origine ethnique). Il propose un questionnement et une critique de l’incapacité du droit, mais aussi des politiques publiques ou des mouvements sociaux, à rendre compte des discriminations articulant plusieurs rapports de domination afin de leur faire justice. Ce cadre théorique propose de tenir compte du vécu discriminatoire multiple dans un contexte social, historique et politique particulier pour mieux comprendre les processus sociaux qui le produise. Ainsi le concept s’applique non seulement au champ du droit de la lutte contre les discriminations, et des politiques de promotion de la diversité qu’à celui des mouvements sociaux. C’est avec un certain retard que cette problématique émerge en Europe, en particulier en France ou en Suisse. En outre, alors que le concept a été forgé en particulier dans le contexte juridique aux Etats-Unis, en Europe, son « voyage » dans les différents sous-champs de la science politique et de la sociologie se fait souvent sans référence aux enjeux propres au champ juridique et il est actuellement mobilisé essentiellement en sociologie plutôt qu’en droit. Afin d’étudier ces interrelations, il est indispensable de réunir les spécialistes de l’intersectionnalité dans les différentes branches des sciences sociales concernées. Le présent projet consiste à faire dialoguer sociologues, juristes et politistes afin d’élaborer un socle de connaissances communes visant la pérennisation d’un réseau de recherche interdisciplinaire et international.
Trois événements sont prévus (voir calendrier ci-dessous). La phase d'impulsion d'un an, financée par l’ACR, vise à formaliser, consolider et structurer un réseau de recherche innovant. Pour ce faire, pendant l’année du financement, il s'agit de mobiliser les acteurs du réseau autour de trois rencontres. En outre, dans le cadre de ce processus en trois temps, il est important de donner une dimension pédagogique à l’ensemble le projet en vue de suggérer la mise en place d’une formation conjointe à plus long terme (par exemple en explorant l’intégration possible de l’intersectionnalité dans le cadre du Master EGALES – Mention GENRE auquel collaborent déjà les deux Universités partenaires) et du Master Egalité, Inégalités et Discriminations. Pour ce faire, la participation des étudiants est au coeur de l’un des évènements. De la même manière, en vue de pérenniser financièrement le projet, il est prévu d'assurer la participation d’acteurs institutionnels, associatifs ou privés lors de la dernière rencontre.