La xénophobie est une attitude fondée sur des préjugés et des stéréotypes, qui associe tout ce qui est considéré comme « autre » ou étranger à des sentiments négatifs. Par un mécanisme sociopsychologique, l’hostilité manifestée envers les « étrangers » engendre un sentiment de supériorité. La perception des personnes jugées « étrangères » ou « autres » ne repose pas sur des critères anthropologiques, mais socioculturels. En d’autres termes, elle n’est pas innée et peut donc évoluer.
L’utilisation du terme de xénophobie n’est pas sans danger, car expliquer les mécanismes de stigmatisation par la psychologie et la biologie (avec le suffixe « -phobie ») revient à attribuer la discrimination et l’exclusion à des causes naturelles et à les justifier. Cette notion est néanmoins utile pour désigner une attitude diffuse, pas nécessairement d’origine idéologique, qui repose sur le refus général de tout ce qui est « étranger » et la crainte de la « surpopulation étrangère », et appelle de ses vœux une politique d’immigration discriminatoire et restrictive. Son emploi se justifie aussi par son ancrage dans les traités et documents internationaux (souvent avec la formulation « racism and xenophobia »).
Source: Département fédéral de l'intérieur, Service de lutte contre le racisme